Dans le contexte de crise écologique et sociale, la collection Printemps/Été 2021 d’EGONlab baptisée « RENEWAL » envoie un message d’espoir et de renouveau, sous la forme d’une ode à la vie. Cette saison, la Maison nous propose de découvrir un récit utopique en suivant l’arrivée sur Terre d’un groupe de libres-penseurs, affranchis de tout préjugé et de tout privilège. Venus tout droit d’une autre galaxie pour (re)bâtir une société juste et équilibrée, respectueuse des différences, ils ont pour mission de répandre l’amour, tout en prenant soin de la planète. Le duo de créateurs, Florentin Glémarec et Kévin Nompeix, a puisé son inspiration dans le documentaire prophétique et contemplatif Koyaanisqatsi de Godfrey Reggio, réalisé en 1982. Le film se joue des échelles d’espace et de temps, multipliant les angles de vue et de lecture, laissant à chacun le choix de son interprétation, comme un méta langage artistique. Apologie pour les uns, pamphlet pour les autres, il interroge notre relation à la technologie. Versatile, sans sous-titre, libre de tout jugement, c’est aussi l’esprit de cette collection genderless. « Peu importe qui on est, on peut porter ce qu’on veut », voici en substance le message que défend la marque. L’histoire d’un monde nouveau se lit en filigrane dans la cinquantaine de pièces proposées, dont une vingtaine sont issues d’une collaboration exclusive avec la marque de sport Sergio Tacchini fondée dans les années 60 par le célèbre joueur de tennis. Le tailoring, les lignes sharp et affirmées, signature d’EGONlab fusionnent avec les codes sportwear de la maison italienne. Des imprimés graphiques et enfantins – un poussin et un chat qui se renvoient la balle avec leur raquette – se fondent sur des sweatshirts et des débardeurs, comme un clin d’oeil à la marque phare des années 90, madeleine de Proust des ados de l’époque. Rythmée en trois temps, comme les chapitres d’un livre, la collection s’ouvre sur une série de looks blanc monochrome qui souligne la ligne fuselée des silhouettes, délestées de tout soupçon de couleurs, comme libérées de tout préjugé ou stéréotype. Puis les vestes croisées, bermudas, corsets déconstruits, débardeurs façon harnais se colorent en rouge, symbole de la passion retrouvée, de l’amour partagé. Enfin, trenchs, teddys et vestes sanglées passent en bleu marine, reflet de la pureté des océans. Toutes les laines et les cotons sont organiques, le nylon est recyclé, tout comme les zips et les boutons. L’éco-responsabilité est une valeur sur laquelle EGONlab, créé en mai 2019, ne transige pas. Côté production, un système de précommandes est mis en place pour rationaliser les stocks et éviter le gaspillage. Esthétiquement, on retrouve l’ADN de la marque dans ces chemises matelassées aux poches plaquées reliefées, recouvertes de plastrons sanglés, comme des cocons protecteurs (de nous-mêmes). Jusque dans les bottes qui mélangent laçage workwear et semelle sportswear. Comme à l’accoutumée, une place importante est accordée aux imprimés, à l’image de ce motif bleuté, réinterprétation du jardin d’Eden, ou de cette carte du monde reconstituée et revisitée, déclinée dans des tonalités de rouge. Chez EGONlab, la mode se vit comme un outil d’empowerment et le vêtement comme un vecteur d’émancipation mais aussi porteur d’idéaux, dans l’idée d’un monde meilleur.

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