MFW : Collection homme MSGM Printemps/Été 2022
By viacomit, in Style. dimanche 20 juin 2021
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À l’occasion de la Fashion Week digitale homme de Milan, le label MSGM présente sa collection Printemps/Été 2022, les pieds dans l’eau. Canon infinito – Infinite Canon – comme une composition musicale qui se déploie en mélodies circulaires. Le titre de la chanson de Lorenzo Senni, la bande sonore du projet, résume l’atmosphère de toute la collection, d’une histoire qui suit les moments d’une longue journée, sur une plage déserte, composée dans un intense effort commun par Massimo Giorgetti avec Francesco Nazardo, l’Azienda No Text et Senni. Canone infinito, comme la lumière éblouissante du soleil qui, heure après heure, s’adoucit avant de laisser place à la nuit et de revenir au matin, répétant sa danse dans un mouvement perpétuel et obstiné. Infini comme l’horizon où la mer se fond dans le ciel. Les photographies de Stephen Milner, issues de la série Spiritual Good Time, sont à l’origine des codes esthétiques : style années 1990, gars en combinaison de surf et cheveux décolorés, entourés de vagues bleues et de couchers de soleil ardents. Orange intense et abricot, noir total et bleu d’encre, jaune, vert et une touche de néon ; la palette semble faire écho aux couleurs saturées capturées sur les clichés pris par le photographe, brisées par des tons doux de blanc d’huître, de sable et de glycine. Les délavages artisanaux et les impressions à l’aquarelle rappellent les motifs liquides de l’eau qui se reflètent sur l’eau ondulante ; les teintures solarisées, presque un nouveau tie dye, ont créé des effets surprenants sur les vêtements comme si on les avait laissés se décolorer sous la chaleur du soleil. Comme des nuages chromatiques, les pièces mélangées en sangles de coton tissé recréent des textures organiques, rugueuses et tridimensionnelles. Les vêtements mouillés collent à la peau, tout comme l’odeur du sel. Des éléments incarnant un monde imaginaire sous-marin apparaissent partout. De petits requins se transforment en images imprimées au laser avec des motifs cachemire, ils rejoignent des motifs tribaux sur des maillots de sport et des leggings en lycra, sur des chemises en popeline ou en jacquard de coton et des bermudas. Des crabes ou des coquillages « punk » constellés de piercings apparaissent sur des tricots et des chemises, des sirènes au pochoir sur des fils de mohair. De gros poissons dans des tons criards deviennent des taches sur des tricots effilochés, avec un effet « défait », et des imprimés bandana associent des motifs classiques à de petits coquillages et semblent conçus pour une rave sous-marine, à côté de combinaisons de plongée en tissu technique sans coutures. Les détails proviennent de l’univers nautique : des fermetures métalliques sur des hauts à rayures, des cols détachables sur les épaules de sweatshirts oversize, des sweatshirts couleur sable en bouclé brut portés avec des pantalons de marin, des vestes en toile de coton, de vieux uniformes transportés dans le futur. Chevauchant des harmonies virevoltantes, entourés de flashs liquides, les garçons MSGM vivent un rêve suspendu. Comme une génération rejetée sur une île cachée hors du temps et de l’espace, où la nature est sauvage, sur les rythmes hypnotiques de Senni, les expériences sont intenses, amplifiées, comme dans les trips psychédéliques.