Le Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, en partenariat avec le Centquatre, consacre une grande rétrospective (plus de 220 œuvres dont une vingtaine de grands formats exposés au Centquatre) à Keith Haring (1958 – 1990). Artiste engagé, toujours à mi chemin entre le street-art et les musées Keith Haring a connu un grand succès dès ses débuts à New York et aujourd’hui encore son style si particulier est connu de tous. Véritable icône pop il a été exposé aux côtés d’Andy Warhol ou encore de Jean-Michel Basquiat dans des musées de renom. C’est pourtant la première fois qu’un musée lui consacre une aussi grande rétrospective, qui plus est centrée sur la dimension politique de son œuvre. Il à en effet lutté contre le racisme, le capitalisme, les excès de la religion et même pour la protection de l’environnement. Dans chacune de ses œuvres il délivrait des messages, même s’il ne considérait pas l’art comme un outil de propagande mais plutôt comme un moyen de s’adresser à l’ensemble de la population. C’est aussi pour cela qu’il peignait et dessinait dans les rues, pour rendre l’art au peuple, le rendre accessible à tout le monde, le sortir des musées. L’exposition retrace chronologiquement le parcours de l’artiste autour de huit thématiques axées sur ses prises de position. Il est vrai qu’à première vue, face à ces dessins simples, colorés, vivants, presque schématiques, on ne penserait pas à un arrière fond politique mais il n’en est rien, on s’en rend compte en s’attardant devant les toiles, en regardant à travers les lignes et on découvre un nouvel aspect de ces œuvres, beaucoup plus grave qu’il n’y paraît. Keith Haring avait une façon de dessiner très spontanée, il ne faisait jamais de travaux préparatoires, il mettait toute son énergie dans chaque dessin, vivant chaque œuvre comme une performance. Haring a aussi beaucoup pris part à la lutte contre le sida à la fin de sa vie, premièrement parce qu’il était concerné personnellement mais aussi pour encourager les gens à avoir des rapports protégés et pour communiquer sur cette maladie dont on ne disait pratiquement rien à l’époque. La marque Citizens of Humanity, qui est mécène de l’exposition, et a organisé le vernissage, supporte également un projet dédié aux enfants défavorisés et organisera des visites de l’exposition et des workshops spécialement pour ces enfants.
Exposition « Keith Haring, The Political Line« au MAM, 11, av. du Pdt-Wilson, 75016. Et au CentQuatre, 5, rue Curial, 75019. Jusqu’au 18 août.
Photos: © Viacomit
Shooté avec l’appareil Samsung Galaxy Camera
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