Lorsque les ingénieurs Renault Sport se sont attaqués à petite Twingo, ils n’y sont pas allés de main morte. La citadine d’entrée de gamme s’est vue greffer tous les atouts d’une vraie sportive avec un cahier des charges simple : pouvoir rouler tous les jours en ville, et s’échapper sur circuit le weekend, le tout dans la sobriété.
Le moteur, même s’il n’est pas aussi pointu que celui d’une Clio (100 chevaux/litre) ou d’une Mégane (135 chevaux/litre) confère à la petite bestiole un tempérament rageur et développe 133 chevaux pour 1.6 litres de cylindrée. Doux et facile à bas régime, ses cordes vocales se déchaînent au-delà de 5 500 tours/minute, ce qui transforme instantanément le conducteur en pilote en herbe. On prend plaisir à passer les rapports en flirtant avec le rupteur, encouragés par les débattements courts du levier de vitesse. En conduite normale la consommation est raisonnable, autour de 6.5L/100, et ne dépasse guère les 11.5L/100 en conduite sportive.
Au niveau du châssis, fermeté et précision sont au rendez-vous ; la firme des Ulis ne déçoit pas de ce point de vue,ils ont une réputation à tenir. Posée sur ses ressorts courts et ses suspensions raffermies, elle file là où on lui demande d’aller, quelle que soit la pression exercée sur l’accélérateur, et il s’avère difficile de lui faire perdre pieds en la poussant au-delà de ses limites.
Esthétiquement, et comme pour l’ensemble de la gamme RS, c’est sportif ! Le surbaissement allié à l’élargissement des ailes et des voies, aux jantes 17 pouces, aux bas de caisses et à la fameuse lame F1 qui vient coiffer le bouclier avant, sont autant d’éléments qui annoncent clairement la couleur et les ambitions sportives de l’engin. Dans cette finition Gordini son tempérament est encore davantage criant : les bandes blanches qui rappellent la mythique R8, les jantes bi-ton, l’aileron perché au-dessus du hayon arrière, le volant, la sellerie et l’instrumentation qui s’habillent de bleu Malte pour l’occasion confèrent à cette petite puce un caractère bien trempé et lui donnent un côté exclusif.
A l’intérieur, ceux qui s’attendent à un retour de la gamme Baccara risquent d’être déçus. Il s’agit d’une Twingo classique, dans laquelle on a semé çà et là des éléments de confort et de sportivité, et pas d’une mini limousine. Mais est-ce réellement ce que l’on cherche chez une petite sportive ? Personnellement, et vu le prix de l’engin, cela ne m’a pas dérangé dans la mesure où tout est là : compte tours spécifique posé au-dessus du volant (avec indicateur de passage de rapports lorsqu’on approche de la zone rouge), ordinateur de bord complet, sièges baquets au maintien relativement bon pour peu que vous mesuriez plus d’1m80 (en dessous, vous aurez l’impression de glisser vers l’avant à chaque gros freinage).
Pour conclure, le pari de faire d’une toute petite citadine une arme sur l’asphalte est parfaitement réussi : les démarrages sont francs, l’adhérence est digne de modèles supérieurs en gamme (surtout avec les Conti Sport Contact toujours aussi efficaces). Cependant, une boîte de vitesses plus courte aurait été appréciable et un sixième rapport le bienvenu pour pouvoir profiter pleinement de la plage de puissance qu’offre le moteur entre 6 et 7000 tours/minute. Autre petit défaut relevé : l’isolation des câblages électriques dans le compartiment moteur est parfois limite, notamment au niveau des capuchons de bougies et des boîtiers électroniques.Dans l’ensemble cette Twingo RS nous aura conquis, et à ce prix là (à partir de 16 900€) on lui ferait volontiers une petite place dans le garage.
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