Lorsqu’on parle véhicules électriques aujourd’hui, dans la tête de monsieur Tout-le-monde il s’agit de technologies pas forcément abouties, de problème d’autonomie et de difficultés à pouvoir recharger ses batteries. En réalité les constructeurs travaillent d’arrache pieds depuis plusieurs années et ont, pour certains d’entre eux, atteint des niveaux de performance et de fiabilité à la hauteur des attentes de ce même monsieur Tout-le-monde. Nous avons eu la chance d’essayer la nouvelle Renault Twizy dans des conditions réelles, sur route et voies rapides. Retour sur la découverte d’un véhicule qui surprend au-delà de l’agréable. Aéroport Charles de Gaulle jeudi matin 9 heures. Présentations de rigueur avec la team Renault et une quarantaine de blogueurs venus de toute l’Europe, dont les amis Geek & Hype et Suchablog. Deux heures de vol jusqu’à notre destination pour les deux prochains jours : Ibiza. Dès les formalités passées, une véritable flotte de Twizy nous attendait sur le parking, batterie chargées, prêtes à nous balader jusqu’au bord de la plage où nous allions déjeuner à une vingtaine de kilomètres de là.
Tout en galbes, le regard charmeur, ces petites créatures ne demandaient qu’à ce qu’on monte à leur bord ! Siège et rétroviseurs réglés, moteur en route. Silence. Frein de parking desserré et c’est sur une légère pression sur l’accélérateur que le quadricycle sort de sa léthargie. On prend la mesure du véhicule en moins d’une minute, toutes les commandes tombent sous la main, les indications au tableau de bord sont claires et précises ; on a l’impression d’avoir conduit cette voiture d’un nouveau genre toute sa vie.
Les kilomètres et les virages s’enchaînent, l’autonomie affiche 30 kilomètres, la peur de la panne sèche est bien là, mais on nous a garanti que nous avions largement de quoi arriver à notre point de destination même pieds au plancher. Pendant la pause déjeuner, les bestioles sont branchées sur le secteur, 220 volts tout ce qu’il y a de plus classique, comme à la maison. Une fois repus, les batteries que nous avions laissées à 50% d’autonomie sont de nouveau chargées à bloc et nous pouvons repartir pour une nouvelle virée de près d’une heure.
On gagne en confiance, on se prend même à attaquer et à chercher la corde et on se rend compte que oui : ce sont bien les ingénieurs de Renault Sport qui ont développé le véhicule et donc le châssis. Ferme, précis et rigoureux comme ils nous en ont donné l’habitude, il permet de zigzaguer sans jamais perdre le contrôle et même d’aller chercher quelques sensations bien qu’on ne puisse dépasser les 82 km/h. Cette valeur n’est pas le fruit du hasard : c’est le ratio optimal entre rendement, autonomie et législation (en Suisse il faut qu’un véhicule roule à plus de 80 km/h pour pouvoir emprunter l’autoroute, en France on se contentera des boulevards périphériques).
Le lendemain, c’est avec Twizy 45, la petite sœur de Twizy (qui aurait pu s’appeler 80, rapport à sa vitesse maximale) que nous avions rendez-vous. Le roulage consistait à nous rendre du centre-ville d’Ibiza aux hauteurs de sa citadelle, en empruntant des ruelles sinueuses et franchement abruptes. Malgré son petit moteur (5 chevaux) Twizy 45 n’a aucun mal à nous transporter, voire même moins de mal qu’un scooter 125 cm3 dans les mêmes conditions ! Les démarrages sont francs, l’accélération linéaire et le freinage efficace tout comme c’est le cas au volant de sa grande sœur.
Au total nous aurons parcouru près de 150 kilomètres en tout électrique sans jamais tomber en panne. L’autonomie des batteries correspond largement à la moyenne des kilomètres parcourus quotidiennement par les citadins français, soit 35 kilomètres. Le concept sera, selon nous, totalement abouti lorsque nos villes seront suffisamment équipées en prises électriques (sachant que pour ceux qui en ont la possibilité, Twizy peut être chargée dans votre garage. Un « plein » coûte 0.70€). Cela devrait arriver rapidement vu que Renault lance ma marche en passant des accords avec les hypermarchés et les parkings privés afin qu’ils soient équipés de prises électriques.
En pratique, Twizy ce sont deux véhicules dont un accessible sans permis dès 16 ans. Les tarifs s’échelonnent de 6 990€ à 8 990€ selon la motorisation et le niveau de finition. Les batteries restent la propriété de Renault et engendrent un forfait de location de 50€ par mois qui comprend l’assistance 24/24, 7/7 en cas de panne quelle qu’elle qu’en soit la raison, et le remplacement de la batterie dès que son autonomie passe en dessous de 70% de ses performances d’origine. L’avis de Viacomit, c’est que Twizy devrait remplacer tout ce qui roule au pétrole dans toutes les petites villes et dans les centres villes des grandes métropoles.
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