Né en 1985 au Zimbabwe, dès 2001 à l’âge de 16 ans, Richard Mudariki commence à exposer, principalement dans des accrochages de groupe à Harare (capitale du Zimbabwe) , avant de s’installer à 23 ans, en 2008 à Cape Town en Afrique du Sud.Bien qu’il vive et travaille en Afrique du Sud, Richard Mudariki reste un des principaux porte-paroles des arts visuels zimbabwéens. Une des particularités de l’œuvre de ce jeune artiste, est d’avoir toujours voulu confronter les dynamiques politiques à celles de l’art. Se référant souvent à l’art occidental, qu’il resitue, réinvente, transforme ingénieusement et non sans humour, avec les canons de l’art africain, Richard Mudariki revendique son rôle d’observateur indissociable de celui d’artiste. Peignant avec des figures de formes sculpturales, souvent fusionnées avec des têtes animales, et dans un style apparenté à l’expressionnisme allemand, le tout intégré à une théâtralité africaine, Richard Mudariki actualise la phrase: Theatre for the people by the people. Continent où la technologie est difficilement accessible à tous et où les populations vivent souvent de façon isolée, le théâtre et son potentiel d’éducation de vastes publics par le divertissement illustre la tradition orale en Afrique. Le théâtre est gratuit, ouvert et accessible à tous: pas de discrimination liée à la classe sociale, l’éducation ou l’origine. Ainsi Richard Mudariki, héritier de cette tradition, en devient le conteur. Il peint des représentants de la monarchie britannique, ( le Zimbabwe étant l’ancienne colonie Britannique la Rhodésie du Sud ) des personnalités du monde artistique, religieux et politique, Robert Mugabe, Nelson Mandela, le Pape, Bob Marley, tout autant que les artistes historiques qu’il re-contextualise dans le passé, le présent et le futur de l’Afrique du sud, Edvard Munch, Paolo Uccello, Max Beckmann, Grant Wood…, ou de simples habitants de Harare… qui deviennent des acteurs à part entière dans son oeuvre. Comme un metteur en scène, peignant tous ces personnages à fin de les faire « jouer » une pièce; l’artiste nous permet d’appréhender la situation politique de son pays, du post colonialisme, de la corruption, des violences, et c’est à nous spectateurs de deviner les actes à venir de ces scènes. Le langage de Richard Mudariki s’approprie nos mots et nos images et à partir de ceux-ci, il construit ses propres « phrases » à échos universels.
Exposition : I don’t want my people to be contrary par Richard Mudariki
Galerie Polaris
15 rue des Arquebusiers
75003 Paris