Shamir Bailey. Retenez bien ce nom. Le jeune homme est le nouveau prodige du prestigieux label XL Recordings : Radiohead, Adele, M.I.A., Gorillaz, Devendra Banhart… Shamir Bailey, 20 ans au compteur et une maturité musicale déconcertante. Il vient tout droit de Las Vegas, Nevada, avec un premier EP, Northtown. Sur cinq titres chiadés dont If It Wasn’t True au beat ultra pertinant, il nous prouve que le talent n’attend pas le nombre des années et offre une voix indescriptible, androgyne et puissante. Il le dit lui-même, « Au début, quand on me prenait pour une fille, je trouvais ça troublant et cela me rendait fou. Et puis j’ai réalisé que ce n’était pas un poids, mais plutôt quelque chose qui me rend unique. J’ai définitivement voulu mettre tout ça au centre de ma musique. » Shamir diffuse ainsi un sens du rythme démentiel additionné à une sensibilité toute féminine donnent un cocktail extrêmement marquant. Son timbre inimitable, ce post-ado à la dégaine nonchalante le promène sur I Know It Was A Good Thing et Sometimes a Man, deux titres aussi efficaces que bien pensés. La suite démontre un talent vaste, qui ne demande qu’à s’envoler un peu plus dans les hautes sphères de la modernité : avec I’ll Never Be Able To Love, Shamir déploie ses ailes et signe une chanson déchirante, à laquelle succède Lived and Died Alone, reprise splendide du titre de Lindi Ortega qui s’inscrit dans la lignée mélancolique des balades immortelles. Cinq titres, c’est frustrant. Rassurez-vous : Shamir a annoncé la sortie de son tout premier album, Ratchet, le 18 mai prochain.