Pour la quatrième année de suite, les halles du parc de la Villette à Paris se sont transformées en temple de la musique indé. Le temps d’un week-end, le site américain qu’on ne présente plus a posé ses valises dans la capitale pour une nouvelle édition française du Pitchfork Festival qui a su impressionner tout le monde par sa programmation à la pointe des tendances musicales d’aujourd’hui alternant entre rock indé, folk et électro. Dès le premier jour, les organisateurs du Pitchfork visent déjà très haut avec un line-up ne pouvant laisser présager que du bon pour le reste du week-end. Le premier que l’on retiendra est How To Dress Well qui inaugure la Green Stage. Bien que l’impressionnant alt-R&B du songwriter américain, suivi par le folk de The Notwist et la country de The War On Drugs, ai pu faire croire à un premier jour de festival particulièrement calme les écossais de Mogwai sont rapidement venu agiter la foule avec leur post-rock. Pouvant presque passer pour les vétérans du festival, les membres de Mogwai ont su parfaitement assurer la transition entre première partie de soirée dominée par les guitares et une seconde plus électronique. Car de l’électronique c’est bien de cela dont il s’agissait lorsque Jon Hopkins a investit la Green Stage avec son live oscillant entre melodica et techno déstructuré. A la vue du set délivré, on aurait pu croire que le Pitchfork avait déjà atteint son climax mais c’était sans compté le reste de la programmation. C’est finalement l’anglais James Blake qui clôture cette première vague de festivités en tant que grande star de la soirée. Présent sur scène avec son groupe live, le producteur qui a débuté dans les clubs londoniens avec des sonorités technos et dubstep pour finir son ascension du côté d’une musique plus soul a jouer un set au parfait croisement de ces deux influences et a sûrement mis d’accord tous le public sur le fait qu’un très bon week-end était en préparation. Par rapport à une programmation éclectique le premier soir, la journée de vendredi semblait plus concentrer sur une programmation plus electro-pop. Alors que le punk énergique de Perfect Pussy a ouvert ce second jour, il fut rapidement suivi par les pops planantes de D.D Dumbo et Son Lux. C’est en début de soirée que le danoise MØ investit la Green Stage. Jeune protégé de Diplo, MØ est l’une des bonnes surprises de cetter soirée avec ses influences hip-hop. Alors que Chvurches et St. Vincent continue cette soirée en délivrant leurs synths-pops respectifs, c’est Belle & Sebastien qui vient clôturer les festivités. Alors qu’ils se font rare en France, les écossais concluent ce jeudi en douceur avec leurs ballades pop. Avec deux premiers jours de festival principalement consacrés au format concert, le samedi était particulièrement attendu pour sa programmation beaucoup plus orienté club et musiques électroniques avec une clôture assurée par Caribou, Four Tet, Jamie XX et Kaytranada. Avec une programmation de journée assez calme, les londoniens de Jungle ont entamé les festivités de la soirée avec leur néo-funk qui n’a pas manqué toutes la foule présente sous les halles de la Villette. Dès minuit, c’est sûrement la formation la plus attendue du festival qui prend place sur scène. Les canadiens de Caribou ont présenté leur nouvel album sur scène en confirmant bien le virage pris avec une musique plus électronique. Avec un nouveau live déjà bien rodé, Caribou a scotché le public du Pitchfork en réalisant la performance la plus marquante du festival. Après un final ponctué par un immense lâché de ballons, les canadiens ont totalement rempli leur mission en préparant les festivaliers pour le reste de la nuit. Le relais est rapidement pris par Four Tet qui a totalement subjugué la Green Stage avec sa techno ambient qui a fait vibrer le dancefloor. Alors que la soirée bat déjà son plein, les programmateurs du Pitchfork ont encore une fois prouvé qu’ils n’ont pas lésiné sur les moyens en faisant monter sur scène Jamie XX. Alors que ses passages sont toujours particulièrement attendus, le londonien offre un DJ Set à la hauteur de sa réputation en naviguant constamment entre bass music, techno et house finissant par transporter le public parisien directement dans une soirée londonienne. Avec l’enchainement Caribou, Four Tet, Jamie XX c’est tout un pan de la musique électronique qui a été traversé lors de cette dernière soirée du Pitchfork Festival. C’est toutefois sans compter la présence du beat-maker Kaytranada qui clôture cette édition avec un set plein de basse R&B et hip-hop. Cette quatrième édition du Pitchfork Festival restera dans la tête de tous comme la grande messe de la musique indépendante. Alors que le festival s’était déjà bien imposé dans l’agenda des festivaliers français comme un rendez-vous à ne pas manquer, cette édition a également permis de confirmer le statut international de cet événement avec un public presque autant anglophone que francophone. Ceci ne laisse espérer que des choses positives pour les prochaines éditions et en sortant de ces trois jours de fête on ne peut s’empêcher de penser à l’année prochaine.
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